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mercredi 16 décembre 2009

Enjeu écologique planétaire et Grenelle de l’environnement :

Tout d’abord, il me paraît nécessaire de souligner ce cas de consensus scientifique qui touche au plus près notre affaire : d’après la FAO (organisation mondiale pour l’agriculture), la CIFOR (centre international sur la forêt), le GIEC (Groupement international pour l’étude du climat), « …La déforestation est responsable de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement planétaire – plus que les émissions de l’ensemble du secteur des transports mondial… » « Les écosystèmes terrestres absorbent plus de 30 % des émissions globales de CO2. Environ 20 % de ces émissions sont provoquées par le changement d’usage des sols, principalement par la déforestation. »

Il est ici clairement affirmé l’utilité des espaces forestiers dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Sur le territoire national, ces avis scientifiques ont été pris en compte lors du Grenelle de l’environnement. Il faut maintenant rappeler quelques conclusions essentielles du Grenelle qui ont trop souvent été utilisées tendancieusement comme justification au projet de centrale. Ainsi, si celui ci préconise une augmentation de la part des énergies renouvelables dans notre production actuelle, cela ne doit pas se faire n’importe comment, à n’importe quel prix. Je cite : « Dans le cadre de la lutte contre l’effet de serre et la recherche d’alternatives aux énergies fossiles, la forêt et le bois offrent de grandes opportunités par leur capacité à stocker du CO2. Le bois issu de nos forêts est un matériau moderne, renouvelable et recyclable, qui répond parfaitement aux nouveaux enjeux de notre société en matière de développement durable. »

« Afin de préserver la biodiversité, notamment «ordinaire» sur tout le territoire, le groupe propose de construire la trame verte nationale, tissu vivant du territoire, qui assure les continuités et les proximités entre milieux naturels permettant aux espèces de circuler et d’interagir et aux écosystèmes de fonctionner. En effet, il s’agit en particulier de garantir du mieux possible que les écosystèmes, qu’ils soient ruraux, urbains, montagnards ou aquatiques, trouvent à ces endroits les ressources biologiques de s’adapter globalement au changement climatique. Les grands espaces que constituent les montagnes, les grandes zones herbagères et forestières, le littoral resté sauvage ne doivent pas rencontrer d’obstacles à leur continuité écologique. La trame verte est conçue par le groupe comme un instrument décentralisé d’aménagement durable et de concertation, favorable à une densification urbaine, permettant une gestion intégrée du territoire qui préserve la biodiversité ordinaire, les fonctions des écosystèmes et les capacités d’adaptation de la nature. Son élaboration et sa mise en oeuvre, dont le démarrage sera lancé début 2008, sont portées par les collectivités locales et territoriales, en étroite concertation avec les acteurs de terrain, dans un cadre cohérent garanti par l’Etat »

La forêt de Prannes par sa qualité, son caractère, fait partie intégrante de la trame verte.

Récemment, le Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire a tenu à préciser les spécificités des zones montagneuses, dans une lettre (du 28 avril 2009) adressée au Préfet de la région Rhône-Alpes et aux préfets de département, qui préconisait les conditions d’implantation de parcs photovoltaïques au sol : « La montagne offre de vastes zones à fort enjeux de préservation de la biodiversité […] qui sont peu propices à l’installation de parcs au sol. »
« De plus, il convient de maintenir la vocation forestière régionale. […]. Elle structure les paysages au même titre que les espaces agricoles et participe fortement à la biodiversité ».
« […]Ces enjeux [biodiversité, paysages…] doivent être pris en compte au même titre que les aspects techniques, économiques et sociaux des projets de production énergétique. »
Ampus est en zone montagne.

Alors ? Sommes nous dans une principauté isolée du reste du pays ?
On pourrait y croire, la mairie faisant fi des recommandations scientifiques mondiales, du Grenelle de l’environnement, de l’avis du ministère de l’écologie…
Où est le "cadre cohérent garanti par l'Etat"?